Projet de construction d’une usine de production de carburants à partir d’huiles alimentaires usagées.
Construction sur la parcelle N°4021 d’un bâtiment principal et d’unités de production de carburants renouvelables, élargissement de la route d’accès et démolition de 3 cuves.
L’examen attentif de ce dossier a révélé de nombreuses lacunes et incertitudes: CHABLAIR fait opposition
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Transports.
Le RIE ne précise pas la provenance des déchets carnés et autres huiles nécessaires à la fabrication des combustibles. Il est affirmé que la quantité d’huiles usagées produites en Suisse et destinées à leur transformation par Helvoil ne suffit pas pour faire tourner l’usine à plein rendement; des importations des pays limitrophes sont prévues.
Comment Helvoil peut-elle garantir qu’elle disposera de ressources suffisantes en huiles usagées et déchets carnés ?
Chablair demande la garantie que l’usine projetée fonctionnera exclusivement avec des huiles usagées et déchets de produits carnés, à l’exclusion de toute huile non usagée (colza, palme ou autre ).
Ce rapport ne précise pas non plus pas la manière dont seront prélevées les huiles et les déchets chez les fournisseurs. CHABLAIR se demande quel sera l’impact des transporteurs sur l’environnement en termes d’émissions de CO2, de particules fines et autres polluants atmosphériques.
Actuellement le terminal n’est pas en fonction. Dans le rapport, il est précisé que l’entreprise Helvoil compte sur le terminal rail-route de Monthey pour diminuer les transports par camions. CHABLAIR rappelle qu’actuellement le terminal n’est pas en fonction. Même avec cette mise en service les transports par camions vont se poursuivre.
CHABLAIR s’inquiète également des nuisances sonores induites sur une route qui ne répond actuellement pas aux VLI de l’OPB. Or, avec l’accroissement du trafic routier, même faible, cette problématique ne fera qu’empirer.
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Energie
1. Provenance de l’énergie électrique nécessaire
Selon le dossier présenté, la consommation électrique de l’usine sera de 2’594 kWh/h sans indication sur le fournisseur de cette énergie. Quelle entité y pourvoira : la société Cimo ou une entreprise extérieure ? D’où proviendra cette énergie ? Sera-t-elle renouvelable ? si oui, à quel pourcentage ?.
2. Provenance du gaz naturel nécessaire
La consommation de gaz naturel sera de 437 Nm3/h. D’où proviendra ce gaz naturel ? Au vu des difficultés d’approvisionnement dues à la situation géopolitique internationale instable, il est indispensable de préciser dans le rapport la provenance de toutes les énergies nécessaires à produire les carburants.
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Pollution de l’air
Selon le rapport d’impact, deux filtres de ventilation seront installés. Par contre aucune information ne précise si des capteurs en continu seront posés, ni sur leurs éventuels fonctionnements. Il ne figure pas plus de précisions sur la diffusion des résultats d’analyses, sur la nature des polluants et sur la fréquence des émissions. Ces informations doivent pouvoir être exigées et rendues publiques.
Selon le rapport, l’impact réside dans les poussières. C’est pourquoi, deux filtres seront installés sur les ventilateurs. Or, l’on constate qu’aucune précision n’est donnée au sujet de ces filtres et de leurs contrôles. Est-ce que des analyseurs en continu seront posés sur ces cheminées ? Qui effectuera les contrôles ? Qui fera les analyses ?
Toujours dans ce contexte, il est fait mention d’échappements d’urgence. Il ne figure, dans le rapport, ni la nature des polluants rejetés ni la quantité estimée de ces rejets.
Pour des questions de santé, de sécurité publique et de protection de l’environnement il est impératif de communiquer publiquement le nombre et la nature de ces échappements. Or, rien ne stipule dans ce rapport que la population sera mise au courant des rejets et de leurs contenus.
CHABLAIR demande que les résultats des mesures de suivi de la pollution de l’air lui soient communiqués régulièrement.
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Dangers hydrogéologiques
Cette nouvelle installation se situe en zone de danger hydrogéologique, menacée par la Vièze et le Rhône. Or, construire une telle unité représente un danger significatif pour l’environnement et les eaux souterraines. Les dangers seront écartés lorsque les corrections de ces cours d’eau auront été réalisées. Cependant les délais de réalisation des travaux de correction ne sont pas connus précisément. Pour la Vièze, ils risquent d’être retardés car la digue a été aménagée en partie avec des matériaux pollués.
CHABLAIR demande une analyse qui doit démontrer qu’il n’y aura aucun risque de pollution de l’eau et de l’air en cas de dysfonctionnement des installations découlant d’une inondation.
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Eaux
Cimo bénéficie d’une autorisation de captage des eaux et de déversements de sédiments dans le Rhône. Il n’y a cependant aucune information sur la durée de la concession et la délivrance de celle-ci. Il est précisé que la concession est suffisante pour assurer les besoins d’Helvoil. Cette problématique est d’autant plus importante qu’avec le réchauffement climatique les régimes d’écoulement du Rhône seront modifiés avec le risque qu’à certaines périodes de l’année les débits soient insuffisants pour permettre le prélèvement des eaux sans perturber l’environnement.
Lors de la phase d’exploitation, les eaux industrielles seront traitées par la STEP de CIMO. Cependant, les différents effluents devront faire l’objet d’analyses, or il n’est ni expliqué dans le rapport de quels effluents il s’agit, ni qui sont les auteurs des analyses.
Si les analyses sont effectuées par CIMO, comment le Canton s’assurera-t-il de leur fiabilité, sachant que CIMO est également partenaire du projet.
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Sols, sites pollués
Des analyses du sol ont révélé de fortes concentrations de PFOA et de PFOS dans une zone qui n’a pas pu être contaminée par les exercices de pompier.
Il est précisé que des analyses supplémentaires seront réalisées en juillet 2022 pour connaître l’étendue de la zone. Quels sont les résultats de ces analyses. Si la pollution est confirmée quelles mesures sont prévues pour assainir le site et dans quel délai ?
Des analyses effectuées par le laboratoire CIMO concernant les métaux lourds ont été réalisées seulement sur le premier échantillon mixte. CHABLAIR demande que des analyses exhaustives soient réalisées.
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Conclusion
Au vu de ce qui précède, l’association CHABLAIR :
a) Déclare faire opposition totale au projet de construction d’un bâtiment principal et d’unités de production de carburant renouvelable, élargissement de la route d’accès et démolition de 3 cuves mis à l’enquête publique. Une entrée en matière de notre association pourrait intervenir si nos demandes susmentionnées obtiennent une réponse satisfaisante.
b) Requiert la Municipalité de la commune de Monthey de rejeter la demande d’autorisation de construire y relative et de refuser la délivrance du permis de construire sollicité.
Texte complet de l’opposition: Lettre d’opposition Helvoil.