Projet de Data-Center sur l’ancienne carrière des Andonces à St-Triphon
Gestion de l’énergie insuffisante et mobilité peu étudiée:
Chablair fait opposition
Par courrier notifié sous pli recommandé, l’association Chablair a fait opposition au projet de construction du Date-Center prévu sur l’ancienne carrière des Andonces à St-Triphon. Elle a demandé en conséquence de rejeter la demande d’autorisation de construire et de refuser la délivrance du permis de construire sollicité.
Les motifs cette opposition portent sur les points suivants :
1. Energie
La consommation en électricité requise pour son fonctionnement a été estimée à 62’630 MWh/an, dont moins de 1% sera fourni par des panneaux photovoltaïques.
Une telle quantité correspond à la consommation électrique de 10’000 à 15’000 ménages soit environ de 40’000 personnes !
Or, à l’état actuel, rien n’indique dans le rapport l’origine renouvelable ou fossile de cette énergie ni la façon dont elle sera acheminée (voie aérienne ou terrestre) ni comment le Rhône ou l’autoroute seront franchis.
La production de chaleur est également considérable. Le formulaire EN-VD-15 prévoit de récupérer environ 49’000 MWh/an d’énergie produite par le complexe Data-Center, dont 0,9% sera utilisé pour le campus (projet de quatre bâtiments de la seconde étape). Une telle chaleur correspond au besoin de 10’000 appartement possédant une surface de 100m2.
Pourtant, le dossier de mise à l’enquête ne renferme aucun projet concret concernant l’affectation du solde. Il est simplement envisagé de se coupler au chauffage à distance de l’usine SATOM ou de produire de l’hydrogène. Or rien n’indique que la SATOM a besoin de cette chaleur, ni qu’un projet de production d’hydrogène va démarrer prochainement.
2. Danger naturel
Le bureau Geolina suggère de fixer des filets verticaux contre la falaise et, dans le secteur 3, de procéder à un curage préalable de la falaise et à un clouage d’une grosse écaille fissurée. Or il apparait que ces diverses propositions contreviennent à l’article 10 alinéa 2 du PPA actuellement en vigueur qui précise que la falaise doit être maintenue en l’état.
En effet, selon le bureau Arcos’Arre Architecture SA aucune mesure sécuritaire ne devra être prise dans la falaise et la zone naturelle protégée.
Le dossier mis à l’enquête s’avère donc lacunaire et présente des contradictions manifestes sous l’angle de la problématique de la protection contre les dangers naturels et de la protection de la nature, du paysage et de la biodiversité.
3. Mobilité
Une part importante du trafic prévu sur le site des Andonces est réservé à la pratique quotidienne du vélo, ce qui constitue une chose positive du point de vue environnemental. Par contre, des questions relatives aux cheminements sécurisés pour les cyclistes depuis Ollon, Aigle ou Bex, au franchissement du Rhône en direction de Monthey ou de Collombey, demeurent irrésolues.
Une réflexion globale doit donc être menée pour analyser la pertinence des zones d’affection du territoire situé à l’ouest de la colline de St-Triphon, avec inclusion d’un plan de mobilité du trafic motorisé et de la mobilité douce dans l’ensemble du secteur.
Un tel plan de mobilité ne doit pas demeurer un projet d’intention reprenant les préconisations formulées dans l’étude de circulation, mais doit définir des mesures concrètes assorties d’un planning de réalisation simultané à celui de la construction de la seconde étape envisagée (campus) avec plan de financement.
4. Coordination
Du point de vue du droit administratif et plus précisément sous l’angle procédural portant effet sur le fond, un principe primordial n’est pas respecté en l’espèce : celui de la coordination des procédures. Le projet mis à l’enquête pèche à cet égard sous deux aspects : celui de l’énergie et celui du processus de construction. En effet, dans un projet dont la consommation d’énergie représente un impact majeur, il est impératif qu’il y ait une coordination des procédures touchant à l’approvisionnement énergétique, à son utilisation par l’infrastructure industrielle ( Data-Center) et à la récupération de la chaleur produite en retour. Dès lors que deux étapes sont programmées pour la construction, sur un même site, dans un premier temps d’un complexe industriel (Data-Campus), puis d’un campus, une coordination des procédures relatives à chacune de ces étapes s’impose légalement, ne serait-ce que sous l’angle de la question énergétique, de la mobilité et de l’impact sur l’environnement.
Texte complet de l’opposition: Opposition Chablair